Vote et contexte politique

Après deux jours de débats houleux, une majorité de députés, principalement issus de la droite au pouvoir, a approuvé le texte porté par le gouvernement conservateur. Il prévoit qu’un salarié puisse effectuer jusqu’à 13 heures de travail par jour pour un seul employeur, moyennant une rémunération supplémentaire et pour un nombre de jours limité par an.

Réaction de l’opposition

Parmi les formations de l’opposition, Syriza (gauche) a refusé de participer au vote, dénonçant ce texte comme une « monstruosité législative, une dérégulation du travail qui s’attaque (…) aux droits fondamentaux » des travailleurs, selon Christos Giannoulis, porte-parole du groupe parlementaire.

Grèves et contexte social

Deux journées de grève générale ont partiellement paralysé le pays, le 1er octobre et mardi, pour protester contre la réforme.

Dans un pays où l’économie s’est redressée après la crise financière, mais demeure marquée par des bas salaires, la possibilité de travailler jusqu’à 13 heures par jour existe déjà lorsque le salarié a deux employeurs ou plus.

Mesures et arguments du gouvernement

Lors du débat, la ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Niki Kerameus, a défendu que la mesure offre désormais la possibilité d’effectuer ce travail supplémentaire chez le même employeur, sans déplacement, avec une rémunération majorée de 40 % et sur la base du volontariat, sans qu’un employé puisse être contraint.

Elle a aussi souligné que certains travailleurs souhaitent accroître leurs heures, notamment dans le secteur du tourisme, où serveurs, personnels hôteliers et cuisiniers enchaînent souvent des journées longues.

La durée légale actuelle du temps de travail quotidien est de huit heures, avec la possibilité d’accomplir jusqu’à trois heures supplémentaires.

Dérégulation et critiques

Les opposants estiment que la réforme accélère une déréglementation du marché du travail amorcée par le premier ministre Kyriakos Mitsotakis en 2019. La Confédération des travailleurs grecs (GSEE) affirme que de nombreux salariés auront peu de marge pour refuser de travailler 13 heures en raison du rapport de force déséquilibré et de la précarité du marché du travail. Des critiques ciblent aussi les contrôles de l’Inspection du travail, jugés insuffisants.

Repères actuels et contexte économique

Les syndicats rappellent aussi qu’un repos quotidien de 11 heures pourrait être compromis, notamment en raison du temps de trajet. Eurostat indique qu’au deuxième trimestre 2025, 20,9 % des salariés âgés de 20 à 64 ans en Grèce travaillaient plus de 45 heures par semaine, contre 10,8 % dans l’ensemble de l’UE. Par ailleurs, le gouvernement a déjà instauré la possibilité d’une semaine de travail de six jours en cas de forte demande, notamment dans le secteur du tourisme.

By