Contexte et objectif du projet américain à l’ONU
Les États‑Unis exercent une pression soutenue pour faire adopter par le Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution qui reprend le plan de paix présenté par Donald Trump pour Gaza. Le vote est prévu lundi et le texte prévoit notamment la création d’un comité de la paix dont le mandat court jusqu’à fin 2027 et qui serait présidé par l’ancien président américain. Il autoriserait également le déploiement d’une force internationale, avec des pouvoirs pour mener son mandat dans le cadre du droit international, notamment pour soutenir la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l’Égypte, démilitariser Gaza, désarmer des groupes armés non étatiques, protéger les civils et former une police palestinienne.
Réactions et contours du paysage au Conseil
La Russie a transmis aux membres du Conseil un texte concurrent qui n’autorise pas la création du comité de la paix et ne prévoit pas le déploiement immédiat d’une force internationale. Face à cette divergence, les États‑Unis ont averti des risques d’un rejet et ont affiché leur soutien auprès de plusieurs partenaires arabes et musulmans. Les partisans du plan américain estiment qu’il offre une voie viable vers la paix et la stabilité dans la région. Le Royaume‑Uni a également exprimé son appui public au texte.
Une déclaration commune des États‑Unis et de plusieurs pays – dont l’Égypte, le Qatar, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Turquie – appelle à une adoption rapide du texte américain, qui prévoit notamment l’éventualité d’une force internationale à Gaza. La Russie a, elle, présenté un texte alternatif qui n’autorise ni la création du comité ni le déploiement immédiat d’une force.
Évolutions sur le terrain et dépouilles
En Cisjordanie, l’Autorité palestinienne a annoncé la mort de deux adolescents, âgés de 15 ans, près de Hébron dans le sud de la Cisjordanie, des balles israéliennes ayant été rapportées comme cause du décès. Le ministère de la Santé palestinien a nommé Bilal Bahaa Ali Baaran et Mohammad Mahmoud Abou Ayache parmi les victimes, toutes deux âgées de 15 ans. De son côté, l’armée israélienne avait indiqué avoir éliminé deux personnes impliquées dans une menace d’attaque près du secteur concerné.
Par ailleurs, Israël a reçu via le Comité international de la Croix‑Rouge l’une des dépouilles retenues comme otage par le Hamas et ses alliés à Gaza. Le cercueil sera transféré en Israël pour être identifié à l’Institut national de médecine légale de Tel‑Aviv. Dans le cadre de l’accord de cessez‑le‑feu récemment entré en vigueur, les Brigades Al‑Qods et les Brigades Ezzedine al‑Qassam ont annoncé la remise d’un corps d’un otage retrouvé à Morag, au nord de Khan Younès. Sur les 28 otages promis, 24 ont été restitués à ce jour.
L’armée israélienne a aussi indiqué avoir tué trois combattants dans le sud de la bande de Gaza lors d’opérations visant des infrastructures souterraines, dans le cadre de l’application du cessez‑le‑feu. Des échanges et des signalements sur le terrain se poursuivent, notamment autour de la région de Rafah et dans d’autres zones sensibles.
Région et diplomatie européenne
Des tensions régionales se sont affichées au Liban, où l’armée israélienne a mené des frappes dans le sud et l’est du pays, ciblant des sites du mouvement pro‑iranien Hezbollah. Des bombardements ont touché des zones montagneuses près de Nabatieh et d’autres localités frontalières, alors que l’UE appelle à la retenue et à la préservation du cessez‑le‑feu. L’envoyé américain pour le Proche‑Orient, Jared Kushner, s’est entretenu à Jérusalem avec le premier ministre israélien pour discuter des prochaines étapes du cessez‑le‑feu et du maintien de la trêve après la libération de la majorité des otages.
Franco‑palestinien et perspectives diplomatiques
Par ailleurs, Mahmoud Abbas a rencontré à Paris le président français Emmanuel Macron pour évoquer la pleine application du cessez‑le‑feu à Gaza et les réformes prévues au sein de l’Autorité palestinienne, y compris l’organisation rapide d’élections. Les deux dirigeants ont annoncé la création d’un comité conjoint chargé d’élaborer une Constitution pour l’État palestinien, dans le cadre de la reconnaissance française de cet État. Macron a aussi réaffirmé son opposition à toute annexion, partielle ou totale, de la Cisjordanie et a souligné que les projets de colonisation constituent une ligne rouge que la France et ses partenaires européens pourraient fortement réagir si elle était mise en œuvre.
Dans le même temps, l’Iran a annoncé le démantèlement d’un réseau d’espionnage dirigé par les services de renseignement israéliens et américains, selon des informations relayées par les Gardiens de la Révolution. L’Elysée a confirmé la visite de Abbas et la poursuite du travail en faveur d’un cadre de paix au Moyen‑Orient. Un responsable américain en déplacement au Liban a également déclaré que Washington était déterminé à réduire l’influence iranienne via le Hezbollah et à bloquer le financement étranger du mouvement.
Conclusion
Alors que le Conseil de sécurité s’apprête à examiner le texte américain et que les parties régionales poursuivent leurs discussions, les enjeux pour Gaza restent centraux dans le cadre des efforts internationaux visant à établir un cadre de paix durable et à stabiliser la sécurité dans la région.
