Constats clés de l’audit sur les HUG
La Cour des comptes a mené un audit sur la gouvernance des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et met en évidence des inefficiences liées au cadre légal en place ainsi qu’un potentiel conflit d’intérêts.
Le principal constat porte sur le Conseil d’administration, constitué de 19 membres.
Composition et comparaison avec d’autres établissements
La composition actuelle comprend un représentant de chaque parti, six membres désignés par le Conseil d’État, un Vaudois et trois membres élus par le personnel, à laquelle s’ajoute le conseiller d’État chargé de la Santé avec une voix consultative.
Selon les règles de la Confédération, le maximum théorique serait de neuf membres. D’autres établissements, comme Bâle ou Zurich, affichent entre sept et neuf administrateurs.
L’enveloppe budgétaire globale est comparable, mais comme elle est répartie sur 19 postes au lieu de neuf, la rémunération par administrateur est moindre.
Profil des dirigeants et besoin de diversité
L’audit souligne un manque de diversité des profils: dix administrateurs proviennent du milieu médical. Il rappelle qu’un médecin compétent n’est pas nécessairement un bon gestionnaire et pointe l’absence de certaines compétences clés.
Face à ce constat, le président David Hiler, en fonction depuis fin septembre, évoque le besoin de profils complémentaires, notamment dans le domaine du bâtiment, en intelligence artificielle et en ressources humaines.
Risque de politisation et mesures envisagées
L’audit identifie un risque de politisation des débats. La suppression des représentants des partis est évoquée; il est précisé que cette présence constitue une particularité genevoise. Le risque de conflit d’intérêts est jugé réel, avec l’exemple d’une vice-présidente pressentie pour devenir présidente et mariée à un cadre de l’Office cantonal de la santé; elle s’était récusée sur certains sujets et avait démissionné, mais la liste des liens d’intérêts n’était pas contrôlée.
La Cour recommande de mettre à jour cette liste et d’envisager sa publication sur Internet, ainsi que de désigner une entité chargée du contrôle.
David Hiler affirme que des mesures seront prises et précise qu’il faut agir: on va faire le nécessaire.
Surveillance du DSM et douze recommandations acceptées
Par ailleurs, l’audit estime que la supervision exercée par le Département de la santé et des mobilités (DSM) est multiple et désordonnée, générant des incompréhensions. Douze recommandations au total, destinées au Conseil d’État, au DSM et aux HUG, ont été acceptées.
L’objectif est de clarifier les éléments et d’intégrer davantage de dimension stratégique lors des séances, afin que l’organe de gouvernance puisse se concentrer sur les objectifs stratégiques, selon les propos du président.
Le document rappelle que le HUG compte plus de 13 000 collaborateurs et dispose d’un budget annuel de 2,4 milliards de francs, dont 744 millions proviennent de l’État de Genève.

