Contexte judiciaire du féminicide à Lausanne
La victime, âgée de 23 ans, a été tuée en mai 2023 à Lausanne par un coup de couteau dans la gorge alors qu’elle se trouvait dans sa voiture. L’auteur présumé s’est rendu peu après à la police.
Le prévenu est serbe et est arrivé en Suisse en 2011. Il est accusé d’assassinat.
Une relation marquée par le harcèlement et des tensions financières
Selon l’enquête, la victime était surveillée, harcelée et privée de ses amis par cet homme avec qui elle était en couple depuis 2019. Elle réclamait le remboursement d’environ 37 000 francs, argent qu’elle avait hérité et qu’elle avait prêté à son compagnon sans obtenir de remboursement.
Des regards et attitudes décrits par son entourage
Les personnes qui le connaissent, y compris des proches, l’ont décrit comme ‘bagarreur’, ‘manipulateur’, ‘mythomane’, ‘possessif’, ‘glandeur’, ‘flambeur’ ou encore ‘profiteur’, selon la présidente de la Cour dans l’ouverture de l’audience.
Témoignage d’une ancienne compagne
Une ancienne compagne du prévenu, avec qui elle avait eu un fils, a évoqué une période d’emprise et de domination. Elle a raconté que l’homme profitait de son argent, la coupait de ses amis, la frappait et impose des contraintes sexuelles.
Déroulement et aveux partiels du prévenu
Face à la cour, l’accusé a reconnu avoir agi ‘comme un monstre’ et a peiné à expliquer son crime. Il a indiqué qu’il n’était pas lui-même et décrit un état de détresse. Il a ajouté que la prison lui aurait permis ‘d’apprendre’ et de trouver des repères.
Éléments matériels et chronologie
Lors du jour des faits, plusieurs recherches sur internet ont été relevées, notamment sur ‘comment tuer rapidement avec un couteau’. L’accusé aurait ensuite tenté de séduire sa victime en évoquant la vente d’une voiture pour rembourser une partie de ses dettes. Après le coup fatal, il a appelé la police en déclarant avoir ‘planté sa copine’. La jeune femme est décédée quatre jours plus tard au CHUV.
Position du Ministère public et suites du procès
Selon le Ministère public, l’auteur aurait tué l’épouse en raison de la peur de perdre les avantages financiers liés à la relation. Le procès se poursuit et se prolongera jusqu’à mercredi.
Mobilisation et réactions autour de l’affaire
Mardi matin, environ cinquante personnes ont assisté à l’audience pour soutenir la famille de la victime. Un rassemblement a également été organisé devant le tribunal de Renens par la Grève féministe Vaud et Offensive contre les féminicides lausannoise, qui dénoncent ce qu’elles qualifient de système défaillant et d’un manque de moyens et de prévention pour lutter contre les violences faites aux femmes. Selon leurs chiffres, 27 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année en Suisse.
