Annonce et contexte politique

La parlementaire américaine Marjorie Taylor Greene, figure marquante de la droite radicale et ancienne alliée fidèle de Donald Trump, a annoncé vendredi soir sa démission de la Chambre des représentants. L’annonce intervient après que le président s’est distancé d’elle au sujet de l’affaire Epstein.

Cette décision survient peu après la promulgation, le 20 novembre, d’une loi obligeant son administration à publier l’ensemble des documents officiels liés à l’affaire Epstein, un financier de la jet-set new-yorkaise mort en prison à l’été 2019 avant son procès pour crimes sexuels.

Réactions et message de démission

Dans une vidéo publiée, Greene a déclaré : « J’ai toujours été méprisée à Washington. Je ne m’y suis jamais sentie chez moi. » Elle a aussi présenté publiquement ses excuses pour son rôle dans l’actuelle dynamique politique et a prédit que « les républicains perdraient probablement les élections de mi-mandat » en novembre 2026.

Interrogée par CNN, elle a confié : « Je regrette d’avoir participé à cette politique toxique. C’est très mauvais pour notre pays. » Elle a reconnu que ses mots et son comportement avaient contribué à la polarisation et a affirmé vouloir désormais « enterrer la hache de guerre en politique », estimant que sa démission était nécessaire tant sur le plan personnel que politique.

Parcours et perception publique

Née en 1974 à Milledgeville, dans le centre de la Géorgie, Greene grandit dans l’univers de l’entreprise familiale, spécialisée dans la construction, et obtient un diplôme en gestion d’entreprise. Elle ouvre ensuite une salle de sport avant de s’intéresser à la politique en 2016. Deux ans plus tard, elle attire l’attention par des contenus diffusés en ligne relayant des théories du complot, notamment le courant QAnon, ce qui contribue à sa popularisation dans les cercles conservateurs. Elle est élue en 2020 dans le 14e district de Géorgie et entre officiellement au Congrès en 2021.

Des positions controversées

Parmi ses déclarations, elle a affirmé que la tuerie de Parkland en 2018 avait été mise en scène et elle a remis en cause la version officielle des attentats du 11 septembre. Elle a aussi avancé que certains feux de forêt en Californie auraient été déclenchés par des « lasers venus de l’espace ». Plus récemment, après un séisme sur la côte est, elle a publié sur X: « Des séismes, des éclipses solaires et bien plus encore vont arriver », qu’elle a présenté comme des signes venus d’en haut.

Dans ce contexte, le président américain a vu dans la démission de Greene une « super bonne nouvelle pour le pays » et a déclaré qu’elle « devrait être heureuse » après avoir retiré son soutien la semaine précédente, qualifiant l’élue de « Marjorie La Traître Greene » et de « Maggie la Dingue ».

Fidélité à Trump et rupture autour d Epstein

Longtemps décrite comme l’une des partisans les plus dévoués de Donald Trump, Greene soutenait la politique « America First », avait dénoncé ce qu’elle présentait comme une fraude électorale après la défaite face à Joe Biden et s’était livrée à des attaques virulentes contre ses adversaires. Toutefois, sa proximité avec le locataire de la Maison Blanche a fini par susciter des critiques au sein du parti.

Le point de rupture s’est produit lorsque Greene a exigé la divulgation complète des dossiers liés à l’affaire Epstein. Donald Trump s’y est fermement opposé. Sur Truth Social, il a publié des attaques indiquant que Greene était « une personne ratée et profondément perturbée » et qu’il ne pouvait plus répondre à ses appels, invoquant les contraintes liées à son rôle et à son entourage. Greene a répliqué qu’elle « n’avait jamais rien dû » à l’ancien président et a affirmé avoir fait preuve de loyauté pendant des années, tandis que, selon elle, elle avait reçu en retour « de la trahison ». Dans une interview, elle a ajouté que des termes comme « traîtresse » pouvaient être dangereux et pourraient radicaliser des personnes à son égard.

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