Des rabais répétés sur le saumon dans les grandes surfaces
Une pratique qui attire l’attention: selon une enquête du magazine Bon à Savoir, jusqu’à 90% des saumons en filet et environ les deux tiers des produits fumés sont systématiquement proposés en promotion. Migros et Coop disposent même de frigos dédiés au saumon, avec des rabais compris entre 20% et 50%.
Prix de base gonflés et gaspillage tout au long de la chaîne
Cette enquête met en évidence, d’une part, des prix de base qui semblent surévalués et qui permettent des marges confortables, et d’autre part un gaspillage conséquent sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
Des raisons avancées par les enseignes
Selon Raquel Alonso et Gilles D’Andrès, journalistes co-auteurs, les grandes surfaces assument leurs rabais et expliquent répondre à une demande des consommateurs. Le saumon est un produit apprécié et les chaînes souhaitent proposer un assortiment large et des réductions sur différents types de saumon, comme le filet et le fumé. Elles considèrent le saumon comme un produit d’appel et estiment que la demande peut être soutenue par ces promotions. Dans l’émission On en parle diffusée le 14 novembre 2025, les auteurs réaffirment ces constats.
Concernant la conformité à la réglementation, les auteurs indiquent qu’un produit ne peut pas être en promotion en continu. Des cycles hebdomadaires existent et les bacs à réduction sont renouvelés régulièrement. Ils précisent toutefois n’avoir pas approfondi les éventuels manquements juridiques et suggèrent qu’une analyse plus poussée serait nécessaire.
Des prix pas entièrement transparents
En amont de la chaîne, l’enquête indique qu’un saumon d’élevage norvégien se vend à la production entre 5 et 10 francs le kilo. Arrivé en Suisse, le prix peut être trois à cinq fois plus élevé, même après transformation en Pologne ou au Danemark. Les auteurs remarquent que le travail effectué en Suisse est déjà conséquent à l’arrivée du poisson, mais qu’après franchissement des frontières, le prix en magasin augmente de manière marquée.
Certaines opérations de transformation ont aussi lieu en Suisse, notamment le découpage ou le fumage; néanmoins, la part des produits transformés demeure majoritaire.
Un gaspillage notable le long de la chaîne
Outre les aspects tarifaires, l’enquête révèle qu’un tiers de la masse comestible des saumons élevés en Norvège n’atteint pas les rayons des grandes surfaces. Environ 15% des saumons n’atteignent pas la maturité. Le chiffre de 2023 est particulièrement saillant: 16,7% des saumons meurent dans les élevages, soit environ 63 millions d’animaux, en raison de maladies, de blessures et de surpopulation causant du stress. Par ailleurs, près de 7 millions d’animaux seraient déclarés perdus, notamment des poissons qui s’échappent et risquent de contaminer des stocks sauvages avec leurs maladies. Enfin, des pertes interviennent tout au long de la chaîne de transformation à cause de ruptures de la chaîne du froid.
Crédits: sujet radio Catherine Rüttimann; adaptation web Myriam Semaani.
