En Serbie, les rassemblements qui se sont intensifiés ces derniers jours ont donné lieu à une cinquième soirée consécutive de heurts dans plusieurs villes du pays. À Valjevo, au centre des Balkans, un groupe restreint d’hommes masqués a incendié des locaux inoccupés du Parti progressiste serbe (SNS) dirigé par le président Aleksandar Vucic, avant d’entrer en confrontation avec les forces de l’ordre. Selon les informations disponibles, des pierres et engins pyrotechniques auraient été lancés en direction de la police, qui a répondu par l’usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes.

Affrontements dans plusieurs villes

Des incidents ont également été signalés à Belgrade, où les forces de l’ordre ont bloqué des manifestants se dirigeant vers le siège du SNS, ainsi qu’à Novi Sad, deuxième ville du pays. Ces épisodes marquent une nouvelle escalade de tensions dans un mouvement de contestation initié par des étudiants.

Une mobilisation qui prend de l’ampleur

Jusqu’ici, les manifestations étaient majoritairement pacifiques et ont rassemblé des dizaines voire des centaines de milliers de participants à travers la Serbie. La situation s’est durcie cette semaine, certains témoins rapportant que des groupes de partisans du pouvoir, souvent dissimulés derrière des masques, se seraient opposés aux protestataires. Chaque camp accuse l’autre d’être à l’origine des provocations ayant entraîné ces violences.

Accusations croisées autour des violences

Des représentants de l’opposition et des militants anticorruption ont diffusé des images faisant état de blessés parmi les manifestants et ont affirmé que des violences auraient été commises par des partisans du pouvoir et par la police. Une vidéo partagée en ligne jeudi montre une vingtaine d’agents entourant un jeune homme à terre à Valjevo. Les autorités policières rejettent ces accusations et déclarent, pour leur part, avoir été agressées par certains participants aux manifestations.

Un mouvement né d’un drame

La contestation actuelle s’inscrit dans un mouvement anticorruption amorcé après l’accident survenu en novembre 2024 à la gare de Novi Sad, où l’effondrement d’un auvent en béton avait causé la mort de 16 personnes. Pour de nombreux manifestants, cet événement symboliserait les conséquences de pratiques de corruption présumées.

Réformes gouvernementales et crise politique persistante

Face à la pression de la rue, plusieurs changements politiques ont déjà été opérés : un remaniement gouvernemental, le remplacement du Premier ministre et des inculpations visant d’anciens ministres. Malgré ces mesures, les protestataires maintiennent leur demande d’élections anticipées. Le président Aleksandar Vucic, réélu en 2022 pour cinq ans, refuse pour l’instant cette perspective, dénonçant ce qu’il décrit comme une ingérence étrangère.

By