Le Sénat du Texas a validé vendredi un nouveau découpage électoral, juste après l’approbation de la Chambre des représentants. Cette réforme, qui doit s’appliquer aux élections fédérales de mi-mandat prévues en novembre 2026, devrait offrir un avantage significatif au Parti républicain en renforçant sa présence au Congrès.

Le gerrymandering au cœur de la stratégie texane

La nouvelle carte électorale du Texas repose sur le principe du « gerrymandering », une pratique consistant à redessiner les circonscriptions de manière à limiter l’influence électorale de l’opposition. Selon les projections, ce redécoupage pourrait permettre aux républicains de décrocher jusqu’à cinq sièges supplémentaires à la Chambre des représentants. Les tracés, aux formes très irrégulières, illustrent l’ampleur de cette stratégie.

Consolider une majorité républicaine fragile

Cette initiative s’inscrit dans une démarche soutenue par Donald Trump. L’ancien président souhaite consolider la courte majorité républicaine actuelle – limitée à trois sièges – afin de poursuivre son programme lors de la seconde partie de son mandat. Les élections de mi-mandat sont souvent délicates pour le parti au pouvoir, et la perte de la Chambre des représentants en 2018 reste un précédent marquant pour Donald Trump, lorsque les démocrates avaient pris le contrôle de l’assemblée deux ans après son arrivée à la Maison-Blanche.

Après le Texas, d’autres États dirigés par les républicains, comme l’Indiana, l’Ohio ou encore le Missouri, pourraient également faire l’objet de redécoupages similaires.

La riposte démocrate en Californie

En réaction rapide à la décision texane, la Californie a elle aussi dévoilé un projet de réforme électorale. Le gouverneur Gavin Newsom a déclaré qu’il souhaitait « combatte le feu par le feu », assumant une approche offensive face aux républicains. Bien que certains membres de son camp fassent preuve de prudence, il justifie cette initiative par la volonté de rétablir un équilibre dans la bataille politique nationale.

Le plan californien pourrait, sous réserve d’approbation par les électeurs, offrir jusqu’à cinq sièges supplémentaires aux démocrates au Congrès. Le Parlement californien a d’ores et déjà validé l’organisation d’un référendum en novembre, afin de confier aux élus la responsabilité du découpage, à la place de la commission indépendante en place depuis 2010.

Réactions politiques et enjeux nationaux

Pour Gavin Newsom, il s’agit avant tout d’une réaction aux changements opérés au Texas et non d’une stratégie planifiée à l’avance. Il appelle à une prise de conscience collective face à ce qu’il présente comme un danger pour le fonctionnement démocratique du pays.

La gouverneure de l’État de New York a pour sa part averti qu’elle serait prête à utiliser les mêmes outils si l’ancien président poursuivait sa politique de redécoupage partisan. Toutefois, contrairement au Texas, plusieurs États majoritairement démocrates disposent de mécanismes institutionnels visant à limiter le gerrymandering.

L’ancien président Barack Obama s’est exprimé sur la question, estimant que la démarche engagée par Gavin Newsom constituait une réponse « mesurée et intelligente » à la stratégie républicaine.

Avec les contributions de Pierrik Jordan, Cédric Guigon (radio), Estelle Braconnier (TV) et l’AFP.

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