Contexte et cadre légal historique

À Jérusalem, des milliers de juifs ultra-orthodoxes se sont mobilisés à l’appel des formations JUT et Shass pour réclamer le rétablissement d’un arrangement qui exemptait du service militaire les étudiants des yeshivot, avant son invalidation par la Cour suprême. Cet accord, issu de l’histoire du pays, avait permis une exemption de facto pendant des décennies, sous réserve qu’ils se consacrent à l’étude des textes sacrés dans les yeshivot.

Évolution récente et cadre légal

La guerre à Gaza a fragilisé ce dispositif et a entraîné une mobilisation massive de centaines de milliers d’Israéliens, alors que l’armée manquait de soldats et de réservistes. En juin 2024, la Cour suprême a estimé qu’une loi régularisant la conscription des ultra-orthodoxes devait être votée. Le texte actuellement en discussion dans une commission parlementaire viserait à faire entrer dans le service les jeunes ultra-orthodoxes qui n’étudient pas à plein temps.

Points de vue au sein des communautés

Pour une partie des rabbins ultra-orthodoxes, l’enrôlement dans l’armée est perçu comme un risque potentiel de dérive loin des pratiques religieuses. À l’inverse, certains estiment acceptable que des fidèles n’étant pas engagés à plein temps dans l’étude puissent s’enrôler sans quitter la communauté.

Conséquences politiques et coalition

Les partis Shass et JUT ont quitté le gouvernement en attendant le projet de loi promis par les accords de coalition fin 2022 pour pérenniser l’exemption. Si Shass se retire de la coalition en raison de ce texte, le Premier ministre Benjamin Netanyahu pourrait perdre sa majorité, ouvrant la porte à des élections anticipées selon des analyses politiques.

Chiffres et démographie

Les ultra-orthodoxes constituent environ 14% de la population juive d’Israël, soit près de 1,3 million d’habitants. Jusqu’à récemment, environ 66 000 hommes en âge de servir bénéficiaient d’une exemption. Ces derniers mois ont vu l’envoi de milliers d’ordres de recrutement et l’incarcération de déserteurs, alimentant les appels à manifester.

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