Contexte et statut judiciaire
La ministre Aurore Bergé est visée par une information judiciaire ouverte par la Cour de justice de la République (CJR) pour des accusations de faux témoignage. L’enquête porte sur des liens éventuels avec Elsa Hervy, lobbyiste active dans le secteur des crèches privées, et a conduit à placer l’élue sous le statut de témoin assisté lors d’une nouvelle audition.
Chronologie des auditions et réactions
La première audition s’est déroulée le 12 juin; une seconde a eu lieu le 9 octobre. À l’issue de cette deuxième confrontation avec les enquêteurs, l’avocate de Mme Bergé a confirmé le maintien du statut de témoin assisté. Me Jade Dousselin rappelle que sa cliente conteste fermement les faits reprochés et a déposé une plainte en diffamation visant le livre de Victor Castanet, auteur de l’enquête publiée sur ces questions.
Éléments matériels et personnes impliquées
Selon des sources proches du dossier, l’instruction se poursuit notamment en attendant l’exploitation de supports numériques saisis lors des opérations d’enquête. Les enquêteurs, gendarmes de la section de recherches de Paris et trois magistrats de la CJR, examinent notamment l’existence d’une éventuelle relation personnelle entre Mme Bergé et la lobbyiste Elsa Hervy, qui aurait pu être tenue secrète alors que Bergé commandait le dossier des Familles.
Contexte parlementaire et enjeux
Les investigations trouvent leur origine dans un signalement transmis fin janvier par le bureau de l’Assemblée nationale. Des députés des groupes La France insoumise et Ecologiste et Social estiment que la ministre, ancienne affiliée au parti Les Républicains, aurait omis de dévoiler des liens avec des lobbys lors d’une commission d’enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches, le 30 avril 2024.
Éléments de presse et témoignages
Lors d’un témoignage sous serment, Bergé avait affirmé n’entretenir aucun lien personnel, intime ou d’accointances avec Elsa Hervy, déléguée générale de la FFEC. Le livre-enquête Les Ogres, de Victor Castanet, évoque toutefois l’existence d’un pacte de non-agression entre Bergé et Hervy. Le journaliste a publié un courriel révélé dans ce cadre, dans lequel la ministre écrit à sa directrice de cabinet en août 2023 : « C’est surtout une copine. Elle sera très aidante avec moi. »
