Le contexte climatique en Italie et ses répercussions sur le calendrier scolaire

En Italie, la question du calendrier scolaire fait aujourd’hui l’objet de débats croissants en raison de l’impact du changement climatique. Alors que la rentrée scolaire s’étale cette année entre le 8 et le 16 septembre selon les régions, certains experts et acteurs du secteur éducatif évoquent la nécessité de revoir cette organisation à cause des vagues de chaleur prolongées, notamment dans le sud du pays.

Des températures record perturbant la rentrée scolaire

Malgré la fin de l’été et la longue période de vacances – parmi les plus étendues d’Europe – les températures culminent souvent à environ 30 °C dans plusieurs villes clés telles que Bari, Bologne, Naples ou Florence. Selon le Ministère de l’éducation, seules 6% des établissements disposent d’un système de climatisation, ce qui complique la vie dans des salles de classe exposées aux hautes températures.

Les défis liés à la chaleur dans les écoles italiennes

Des témoignages provenant, notamment, du directeur d’un établissement à Palerme illustrent bien ces difficultés. Antonino Rinaldo explique que la forte insolation crée un effet de serre, rendant les classes très chaudes, parfois difficilement supportables. Les responsables éducatifs insistent sur l’urgence d’adapter le calendrier scolaire face à ces conditions, qui n’étaient pas prises en compte il y a un demi-siècle.

Marcello Pacifico, responsable du syndicat enseignant ANIEF, souligne que ces températures élevées affectent aussi la période des examens en mai et juin, ainsi que la santé des enseignants, dont une majorité a plus de 50 ans. La chaleur peut impacter la concentration des élèves et la qualité de l’enseignement, ce qui soulève des questions sur la viabilité du calendrier actuel.

Une problématique européenne liée au changement climatique

En Sicile, où les températures devraient atteindre 33 °C la semaine prochaine, certaines écoles ont déjà décidé de fermer leurs portes dès midi. Marcello Pacifico appelle à une réflexion collective, pas seulement en Italie, mais à l’échelle européenne, afin d’étudier les conséquences du réchauffement climatique sur le système éducatif.

Une Europe qui se réchauffe à un rythme accéléré

Les données issues de l’institut Copernicus montrent que le continent européen se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale depuis la fin des années 1980. Les conditions climatiques estivales s’installent désormais plus tôt au printemps et perdurent plus longtemps à l’automne, rendant nécessaire une adaptation des modalités scolaires.

Les réactions des institutions et des familles face à la chaleur

En France, près de 1 900 établissements ont été contraints de fermer lors de la canicule du 1er juillet dernier. En Italie, la réaction des parents est mitigée : certains rejetant l’idée de repousser la rentrée, alors que d’autres demandent un raccourcissement des vacances d’été, actuellement de 97 jours, en comparaison avec d’autres pays européens. Une pétition en faveur de ces ajustements a recueilli plus de 76 000 signatures.

Un parc scolaire en reconversion pour faire face au changement climatique

La vétusté de nombreuses écoles, dont la moitié a été construite entre 1950 et 1992, constitue un défi supplémentaire. Ces bâtiments, souvent inadaptés aux extrêmes climatiques, manquent d’isolation thermique, rendant l’été insupportable et l’hiver difficile à gérer. Experts et responsables éducatifs demandent désormais des investissements urgents dans la modernisation des infrastructures scolaires afin d’assurer une continuité pédagogique toute l’année, malgré les aléas climatiques.

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