Événements près du Théâtre du Loup à Genève

Vendredi vers 22 heures, la représentation venait de se terminer et une partie du public et des artistes se trouvaient à l’extérieur lorsque deux jeunes hommes, à bord d’une moto, ont émergé et heurté une chaîne qui barrait l’accès, les projetant au sol. D’après des témoins contactés par RTS, les deux passagers se sont plaints de douleurs et sont restés à terre.

Très rapidement, un véhicule de police est arrivé et les témoins ont compris qu’ils assistaient à la fin d’une course-poursuite. Selon des témoignages recueillis, la situation aurait ensuite dégénéré.

Selon les récits, l’un des policiers aurait braqué son arme sur l’un des jeunes à terre, puis sur un membre de l’équipe artistique qui s’inquiétait de l’état des blessés et remettait en question la violence de l’intervention. Des agents en civil auraient ensuite ordonné aux témoins d’arrêter de filmer. L’un des policiers se serait alors précipité vers un comédien, jusqu’au sein du théâtre, et l’aurait plaqué au sol, sous les regards.

Les agents auraient ensuite tenu à distance le reste de l’équipe et du public à l’intérieur du théâtre, les menaçant d’utiliser un spray au poivre s’ils tentaient d’en sortir.

Réactions et suites officielles

Réaction de la direction du Théâtre

La direction du Théâtre a publié une lettre ouverte adressée à Monica Bonfanti, commandante de la police, et à Carole-Anne Kast, conseillère d’État en charge de la sécurité. Elle a exprimé son choc face à ce qu’elle décrit comme une intervention inadéquate et démesurée, et s’est interrogée sur les raisons pour lesquelles une arme aurait été dirigée vers une personne qui ne paraissait ni armée ni agressive, et pourquoi des agents en civil chercheraient à s’emparer des téléphones des personnes qui filmaient, ce qui serait un droit d’enregistrer dans l’espace public. Le comédien plaqué au sol était décrit comme une personne racisée.

Réaction des autorités et suites

En réponse, l’inspection générale des services de police a été saisie par Monica Bonfanti. Carole-Anne Kast a ensuite rédigé une réponse, rappelant que la police doit être exemplaire en toutes circonstances et affirmant sa confiance envers les agents, tout en précisant que des comportements individuels problématiques ne doivent pas être tolérés. Elle a aussi rappelé les procédures en vigueur en pareil cas, notamment le dépôt de plainte et le recours à la médiation.

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