Origines et repères historiques
En 1982, Tron, réalisé par Steven Lisberger, a marqué une révolution cinématographique en immergeant le spectateur dans l’univers d’un jeu vidéo et en ouvrant la voie à une esthétique partiellement assistée par ordinateur.
Quatre-vingt-dix ans plus tard, Tron: L’héritage, sorti en 2010, s’intéressait au fils du héros initial et séduisait surtout par deux éléments : une expérience sonore et lumineuse d’une beauté glaciale et l’idée d’un programme capable de se matérialiser dans le monde réel.
Tron Ares et l’affrontement des figures technologiques
Pour ce troisième chapitre, le réalisateur Joachim Rønning met en scène deux archétypes de la tech contemporaine. Julian Dillinger, milliardaire ambitieux et petit-fils du vilain du premier film, parvient à matérialiser les formes numériques dans le monde réel grâce à une grande imprimante 3D. Après environ 29 minutes, ces incarnations s’autodétruisent. Eve Kim, dirigeante philanthropique, découvre de son côté une ligne de code qui peut prolonger indéfiniment ce processus de matérialisation.
Dès lors, Dillinger charge un programme nommé Ares de s’emparer du code qui se manifeste dans le monde physique. S’il suit d’abord les ordres, Ares s’ouvre progressivement à ce qu’il ressent et s’identifie à la créature de Frankenstein, cherchant à s’affranchir de son créateur.
Une suite prometteuse mais mal exploitée
Le film avait laissé espérer qu’Ares pourrait porter la saga vers de nouveaux sommets, mais il est rapidement relégué au rôle de protagoniste secondaire, entraîné dans une suite d’épreuves axées sur la quête de la ligne de code.
Les intentions semblaient viser une intelligence artificielle qui explore la réalité avec un regard neuf, davantage guidé par les paradoxes que par les calculs ; toutefois le récit se contente d’effleurer ces questions et privilégie une avalanche de séquences spectaculaires et des scènes d’action alimentées par un budget conséquent.
Sur le plan esthétique, Tron Ares offre des images saisissantes, notamment lorsque les motos et les tracés lumineux, hérités du jeu, fusionnent avec le monde réel, avec en filigrane une référence à Akira. Mais en dehors de ce vernis visuel et d’une musique soutenue par Nine Inch Nails, le récit peine à convaincre.
Note : 2 sur 5
Tron Ares, réalisé par Joachim Rønning, avec Jared Leto, Greta Lee et Evan Peters, est sorti en salles romandes le 8 octobre 2025.
