Une sensibilisation insuffisante sur la prévoyance vieillesse en Suisse

Selon une étude récente menée par la Haute École de Lucerne, la compréhension des termes liés à la prévoyance vieillesse, tels que le deuxième pilier, le troisième pilier ou le taux de conversion, demeure limitée chez une grande partie de la population suisse. L’enquête, qui a interrogé plus de 1250 personnes à travers dix questions, révèle que seulement 1 % des participants ont répondu correctement à toutes. En moyenne, ces derniers n’atteignent que 45 % de bonnes réponses, ce qui indique un déficit important de connaissances dans ce domaine.

Les risques liés à l’ignorance de sa situation de prévoyance

Ce manque d’information peut mener à des décisions inadaptées en matière de planification de la retraite, comme le souligne la professeure Yvonne Seiler Zimmermann, responsable de l’étude. Il apparaît crucial que les assurés prennent conscience de leurs lacunes afin d’éviter des choix qui pourraient nuire à leur avenir financier.

Pourquoi il est essentiel de s’y intéresser dès le début de sa carrière

Les experts recommandent d’adopter une approche proactive en matière de prévoyance. Roxane Ecoffey, spécialiste en prévoyance professionnelle, insiste sur le fait que se pencher sur sa situation dès le début de sa vie active permet d’influencer positivement son capital retraite. À l’inverse, attendre d’être proche de l’âge de la retraite risque de rendre toute correction difficile, voire impossible, avertit-elle.

Elle conseille ainsi de faire le point régulièrement tout au long de sa carrière pour ajuster ses choix et mieux préparer son avenir. Selon elle, cette démarche peut faire toute la différence, notamment en évitant de se retrouver dans une situation précaire à quelques années de la cessation d’activité.

Les causes du déficit de connaissances sur la prévoyance

Pour Roxane Ecoffey, le rythme soutenu de la vie moderne contribue en partie à cette méconnaissance. Lors de leurs débuts dans le monde professionnel, beaucoup privilégient d’autres priorités telles que l’achat d’une voiture, les voyages ou les dépenses courantes. Il faut souvent attendre un événement marquant, comme un divorce, un achat immobilier ou une perte d’emploi, pour réaliser l’impact que cela peut avoir sur leur prévoyance.

Rendre la prévoyance accessible : un enjeu d’éducation

Selon cette experte, il serait bénéfique de sensibiliser les jeunes à la prévoyance au moment opportun. Elle estime en effet que, tant qu’on n’a pas encore commencé à cotiser, ces notions resteront souvent abstraites. Dès l’entrée dans la vie active, il serait judicieux que les caisses de pension proposent des sessions d’information accessibles à tous.

En utilisant un vocabulaire simple, il serait possible de rendre ces concepts plus compréhensibles. Une meilleure connaissance des termes permettrait aux assurés d’anticiper et d’améliorer leur situation financière lors de leur départ à la retraite.

Adapter sa démarche de suivi et d’information

Roxane Ecoffey recommande de consacrer une heure par an à l’étude de son relevé annuel de prévoyance. Lors de cette revue, il faut poser toutes les questions nécessaires auprès de sa caisse de retraite, en utilisant les coordonnées mises à disposition, telles que le téléphone ou l’email. Les spécialistes présents à ces démarches sont là pour accompagner et conseiller efficacement chaque assuré afin d’assurer une meilleure préparation à la retraite.

Conclusion : la clé d’une prévoyance optimale réside dans l’information et la concertation

Les enjeux liés à la méconnaissance de la prévoyance en Suisse soulignent la nécessité d’une sensibilisation renforcée et d’un suivi régulier. En s’éduquant et en se renseignant au bon moment, les assurés peuvent prendre des décisions éclairées, évitant ainsi des surprises désagréables à l’approche de la retraite.

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