Utilisation de RisCanvi en Catalogne
Le logiciel RisCanvi est employé depuis quinze ans dans les établissements pénitentiaires catalans pour estimer le risque de récidive et orienter les décisions relatives aux détentions, notamment les permissions de sortie et les libérations conditionnelles.
Dans ce cadre, chaque détenu reçoit une note qui peut influencer l’octroi d’une sortie ou d’un aménagement de peine.
Un cadre d’évaluation homogène
Selon Carles Soler, psychologue et contributeur au développement du logiciel, RisCanvi permet d’homogénéiser l’évaluation: les 700 agents pénitentiaires qui doivent se prononcer sur les conditions de détention suivent la même grille plutôt que d’appuyer leurs décisions uniquement sur leur expérience personnelle.
Usage international et limites éthiques
La Catalogne n’est pas seule: des systèmes similaires existent aussi aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni.
Débats autour de l’objectivité et des droits
Malgré son apparence d’objectivité, l’outil soulève des questions éthiques, notamment sur la possibilité de prédire le comportement futur d’une personne à partir de données statistiques et sur les implications pour le droit pénal et les droits humains.
Une étude citée indique que 82% des personnes considérées à risque ne récidivent pas, alimentant le débat sur la fiabilité et les limites des algorithmes dans le système pénal.
Réactions du milieu juridique et perspectives de réinsertion
Des voix professionnelles avertissent que fonder une décision sur une statistique peut présenter des risques moraux et juridiques. L’avocate Eva Vivo rappelle que les peines visent aussi la réinsertion et que priver un détenu des aménagements lorsque son comportement en détention est satisfaisant peut freiner ce processus.
Témoignage clé
Jésus, un ancien détenu de la prison Brians II près de Barcelone, raconte avoir rempli les critères pour des permissions de sortie, mais avoir essuyé un refus. Il affirme ne pas avoir connu le score RisCanvi et indique avoir dû attendre quatre ans pour démontrer que le système pouvait se tromper sur lui.
