Contexte et capacités actuelles
Des analyses évoquent la possibilité qu’un scénario d’attaque russe contre la Suisse ne soit plus exclu, notamment lorsqu’on s’intéresse aux capacités de défense du pays.
Selon des informations publiques, l’armée suisse disposerait de 30 avions de chasse F/A-18, considérés comme obsolètes dans le contexte contemporain. À cela s’ajoutent 14 chasseurs F-5 Tiger et une quarantaine de canons anti-aériens datant des années 60, ainsi qu près de 100 lance-missiles Stinger.
Le directeur général de l’armement, Urs Loher, a récemment déclaré à la NZZ que l’armée ne serait capable de protéger que 8 % de son espace aérien.
Risque et scénarios envisagés
Bernhard Müller, ancien chef des forces aériennes suisses, a été cité dans la SonntagsZeitung pour affirmer que ce type de scénario n’est plus à exclure et qu’il existerait un risque que la Russie mène des missions de reconnaissance sur le territoire helvétique.
Selon lui, la Russie pourrait tester la réaction d’un pays neutre et de l’OTAN. Il note que les autorités observent déjà des actions russes visant à pousser les limites face à la Pologne et aux États baltes. Par ailleurs, des avions de chasse russes ont violé à nouveau l’espace aérien estonien vendredi dernier, rappelant que de tels incidents surviennent dans la région. Pour l’instant, la Suisse n’a pas été confrontée à ce type d’incident.
Paul Winiker, ancien conseiller d’État UDC et lieutenant-colonel, estime que la première phase d’une guerre hybride est déjà engagée: des cyberattaques auraient eu lieu et des frappes aériennes pourraient constituer l’étape suivante.
Réponses et limites actuelles
Le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) reconnaît que l’armée ne serait pas en mesure de se défendre efficacement avec les systèmes actuels. Il précise que les F/A-18 et les canons anti-aériens ne parviennent ni à intercepter les petits drones, ni à contrer les missiles de croisière, les armes balistiques guidées ou les armes hypersoniques.