Contexte et résultats

Âgée de 64 ans, Sanae Takaichi succède à Shigeru Ishiba, démissionnaire. Ishiba avait été élu chef du gouvernement en octobre 2024 après l’emporter face à Takaichi lors de l’élection pour la direction du PLD.

Lors du second tour du scrutin, réservé exclusivement aux élus et membres du PLD, Takaichi a devancé Shinjiro Koizumi, ministre de l’Agriculture âgé de 44 ans et fils de l’ancien Premier ministre Junichirō Koizumi, par 185 voix contre 156.

Elle devrait probablement succéder à Ishiba lors d’un vote au Parlement prévu le 15 octobre, même si le résultat n’est pas totalement acquis, le PLD ayant perdu cette année sa majorité absolue dans les deux chambres de la Diète, dans un contexte de mécontentement des électeurs face à la hausse du coût de la vie.

Une nouvelle ère pour le PLD

« Avec vous tous, nous avons inauguré une nouvelle ère pour le PLD », a déclaré Takaichi peu après son élection, s’adressant à ses pairs. Elle devra œuvrer pour que cette formation de droite nationaliste retrouve une part de son prestige après des années au pouvoir quasi ininterrompu depuis 1955. Les défis à relever incluent le vieillissement démographique, l’endettement public élevé, une économie fragile et des inquiétudes croissantes autour de l’immigration.

Profil et orientation politique

Véritable figure chevronée, Sanae Takaichi s’est imposée ces dernières années comme une défenseuse d’une ligne dure centrée sur la sécurité nationale et l’économie. Elle a récemment évoqué la possibilité de demander la renégociation des droits de douane avec les États‑Unis si certaines dispositions de l’accord s’avéraient injustes pour le Japon. Ancienne ministre de la Sécurité économique, elle a aussi été une critique virulente de la Chine et de son renforcement militaire dans la région Asie‑Pacifique.

Elle est également connue pour ses visites régulières au sanctuaire de Yasukuni, perçu par certains pays voisins comme un symbole du passé militariste du Japon. Lors de cette campagne interne, elle a toutefois adouci sa rhétorique sur ce sujet, en contraste avec l’élection précédente où elle avait été battue par Ishiba et avait promis de se rendre à Yasukuni en tant que Première ministre.

Alliances et économiques

Admiratrice de Margaret Thatcher, elle bénéficie du soutien de l’aile conservatrice du PLD et des fidèles de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, assassiné en 2022.

Sur le plan économique, elle privilégie un assouplissement monétaire soutenu et des dépenses publiques importantes, en écho des politiques associées à Shinzo Abe dit les “Abenomics”.

Contexte électoral et dynamique partisane

Sa percée s’inscrit dans un contexte de scepticisme croissant envers le PLD, avec l’émergence du Sanseito, parti nationaliste prônant “Le Japon d’abord” et renforçant son influence grâce à des positions anti-immigration. La dernière élection nationale, en juillet, a marqué cette dynamique, les discours anti-immigration irrigant les débats sur l’avenir économique et social du pays.

Pour en savoir plus, consultez notre article sur la percée de l’extrême droite au Japon et ses conséquences pour le pouvoir conservateur.

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