UBS : une éventuelle relocalisation à l’étranger en discussion
Selon plusieurs sources, la banque UBS aurait entamé des démarches pour transférer son siège social hors de Suisse, après avoir rencontré des représentants de l’administration américaine. D’après un article publié dimanche par le New York Post, cette réunion aurait porté sur un éventuel déménagement ou une fusion avec une institution financière américaine, telles que la Bank of New York Mellon.
Une question de stratégie face à une réglementation renforcée
Les spéculations sur un changement de localisation ne sont pas nouvelles. Depuis mars dernier, UBS aurait étudié cette option afin de faire face au resserrement réglementaire instauré suite à la tentative de stabilisation du secteur bancaire après le rachat de Credit Suisse. Le gouvernement suisse prévoit notamment d’accroître les exigences en fonds propres pour les établissements considérés comme « trop grands pour faire faillite », une mesure qui pourrait entraîner une charge pouvant atteindre 26 milliards de francs pour UBS.
Un projet qui reste à confirmer et ses enjeux
Il demeure difficile de mesurer la portée réelle de ces démarches. La banque n’a pas démenti la rencontre avec les autorités américaines, mais elle n’a pas communiqué sur le contenu précis de ces discussions. Certains analystes pensent qu’il pourrait s’agir d’un simple levier dans le cadre du lobbying contre les nouvelles règles, plutôt qu’un projet immédiat de relocation concrète.
Les positions publiques d’UBS sur sa localisation
Récemment, dans une interview accordée à Bloomberg, Sergio Ermotti, le directeur général d’UBS, a affirmé vouloir maintenir la présence de la banque en Suisse, tout en exprimant ses préoccupations face à la charge réglementaire jugée « excessive » et « punitive ». Il insiste cependant sur la nécessité de protéger les intérêts de la banque et de ses actionnaires.
Les avis alternatifs et le débat politique
Ce sujet a également alimenté des recommandations d’experts et d’actionnaires. Ainsi, un investisseur, la société Cevian, qui a acquis une participation dans UBS après le rachat de Credit Suisse, a suggéré que la banque pourrait envisager de quitter la Suisse en raison des contraintes réglementaires jugées trop restrictives, susceptibles d’affecter sa capacité à distribuer des dividendes.
Impact potentiel sur la régulation et la législation
Un transfert de siège à l’étranger serait une opération complexe, notamment parce qu’il suppose une adaptation considérable de l’image de la banque, notamment en ce qui concerne sa réputation de savoir-faire suisse. Cette actualité intervient dans un contexte politique, puisqu’un vote crucial concernant la réglementation financière se tenait au Conseil des États, peu avant la publication de ces rumeurs. Les discussions concernant le délai de mise en œuvre des nouvelles règles ont finalement été oficialisées par le refus du projet par la chambre haute, confirmant le maintien du cadre réglementaire existant.
En définitive, il reste à déterminer si ces discussions reflètent une réelle volonté stratégique ou s’il s’agit d’un argument dans le cadre du dialogue réglementaire en cours, sans intention immédiate de délocalisation. L’avenir de la localisation de UBS demeure un sujet d’intérêt tant pour les investisseurs que pour les autorités financières et politiques.